10 dates à retenir

6 septembre 2012, 4 octobre 2012, 1er novembre 2012, 17 janvier 2013, 7 février 2013, 27 février 2013, 14 mars 2013, 18 avril 2013, 4 mai 2013, 16 mai 2013

vendredi 2 novembre 2012

 
Le programme d'hier soir qui se terminait comme suit:
Ps: La trame sonore: tornade Sandy en direct, Isreal Kamamawiwo'ole et les oiseaux de ma ruelle, remixés par moi-même. Un merci tout spécial à Antoine Berthiaume pour avoir offert son aide.
 
Catherine Tardif.
Quelle rencontre artistique! Ma première tortionnaire féminine. Le livre de Guillaume vient d'éclore d'une toute autre manière. Cette collaboration a fait naître une femme, une revenante de ce récit si masculin. Une femme qui m'intrigue. J'ai plein de choses à lui demander, à comprendre d'elle, cette rencontre n'est pas du tout terminée. Je vais m'assurer de la faire apparaître le plus souvent possible pour pouvoir enfin la porter toute entière avant de lui dire au revoir pour de bon...

C'est un peu comme si nous avions marché à trois dans ces lignes. 3 femmes côte à côte, le regard vers l'immensité. La possibilité, le mystère. Je les aime ces 2 autres. Et j'ai du chemin à faire avec elles. Alors je dis, à la prochaine! Entretemps, j'attache ici le programme d'hier soir.

ET.
ET.

Un IMMENSE merci aux nombreux vous qui vous êtes déplacés vers nous.  Je... m'étonne encore au souvenir de vous voir tous collés prêts à nous recevoir. MERCI!

Le prochain morceau: 17 janvier 2013 pour le fruit de ma collaboration avec Nancy Belzile, artiste visuelle qui travaille des matières fragiles, qui crée des vidéos d'une méticulosité hypnotique.

Bonne fin d'année 2012. Restez brancher à ce blog, je vais mettre les vidéos en ligne pour un temps limité d'ici la prochain valise. Merci d'émettre vos commentaires/suggestions.

Morcelément vôtre,
Catherine  

mardi 30 octobre 2012

Voici que je découvre tranquillement le véritable cadeau que je me suis offert avec ce projet. Je l'avais si bien enveloppé de temps de paperasse organisationnelle, bureaucratique et financière que j'avais quelque peu oublié la belle folie qui m'attendait au bout. Au bout: le jour où j'allais entamer la création de ce que j'avais étendue sur papier. Le jour où j'allais replonger le nez dans le livre, main dans la main avec une personne que j'ai spécialement choisie. Que tous deux ensemble allions nous laisser prendre, envahir, bercer, fouetter par les mots de Guillaume.

Avec Catherine Tardif, c'est chaque fois plus fascinées par la femme que nous voyions naître de nos explorations que nous sortions de mon studio.

"Je l'aime bien cette femme-là.  Elle porte un monde... On n’a pas vraiment envie d'être son amie, mais elle pose une question... Mais je sais pas ce qu'elle veut.  Un peu comme une revenante qui hanterait une maison....  Qui revient quelque part... On voudrait l'aider à trouver la sortie. Une petite fantôme, qui cherche une sortie?? Ça me va. C'est beau les fantômes... On en a tous avec nous..." (Catherine Tardif)

La sortie.... Tiens donc, ça me rappelle quelque chose! Comme si l'araignée tissait son fil déjà entre mes morceaux.... Le vertige du vide laisse place à celui du filon tenu du bout des doigts....

Fantôme.

Elle nous attend.
À jeudi, 19h30, Espace -1, au Théâtre Aux Z'Écuries.
Catherine & Catherine & Catherine & Catherine & Catherine & Catherine & Catherine & Catherine

jeudi 4 octobre 2012



"Ou plus j'arri" en corps-tambourine a battu les planches et s'en est bien sorti! Merci d'être venus en si grand nombre. 
Passer de l'univers James à celui de Van Roberge m'a donné le vertige du vide. Après ce grand don de névrose, l'offre de Guillaume est d'une étrange douceur sans amour et sans haine, sans joie ni tristesse, une simple présence, un mystère, un geste, même une certaine élégance. Un regard. Un doigt. Une moitié de phrase: "Ou plus j'arri". Une vague impression seulement. Un étrange souvenir du moindre son. Quel beau silence nous avons partagé. Merci! Et rdv le 1er novembre avec Catherine Tardif aux commandes. Si la curiosité vous en dit, procurez-vous le recueil. À bientôt!

mercredi 26 septembre 2012

Le deuxième morceau est en route et mène vers la sortie. On a tout balayer pour presque rien garder. Un regard peut-être. Un doigt. Une moitié de mot à la suite de deux autres:

Guillaume Van Roberge est d'abord l'auteur du livre-fil conducteur et maintenant le maître d'oeuvre de la deuxième valise.
                                   Attention à la marche.

jeudi 6 septembre 2012

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Salut,

Bienvenue dans ma cuisine. La cuisine de ma fiction et de mon subconscient. "Chuis heureuse" fait partie d'un projet de plus grand envergure qui s'intitulait au départ "Fuck you, Bob". Un cri qui a résonné dans ma tête un matin de mars 2011 dans l'autobus 45 sur Papineau en entendant la chanson "No woman, No cry" de Bob Marley. La veille, j'avais vu aux nouvelles la vidéo d'une femme au Soudan qui se faisait fouetter sur la place publique pour avoir porté des pantalons. Ce matin-là, cette chanson-là ne pouvait plus porter son message d'espoir en mon être. J'ai voulu gueuler, "Fuck you, Bob", j'ai juste envie de brailler sti! Pu capable de toutte! Du riz en bourse, des mines au Congo, des guerres, des enfants soldats, du 2 mai qui approchait à grands pas avec la majorité Harper en perspective, la réouverture des dossiers avortement et mariage gai, mes hormones, mon héritage ADN, le guide alimentaire canadien, la mafia, le printemps arabe, les coupures en art, en programmes sociaux... coupable de rien, complice de toutte... Coudonc, qu'essé qui m'appartient à moi? Je sais même pas vraiment d'où je viens! J'ai tu du sang amérindien ou ben si j'en ai pas? Comment ça se fait que je connais pas tous les rituels, les plantes, les cycles lunaires, solaires, stellaires? Les feux de paille, de foin, de sapin? Les empreintes, les cours d'eau, les animaux, leurs habitudes et leur langage? Je devrais tu défendre ça le français, moi, ou si je devrais apprendre l'innu?

Vous voyez le mélange! Manipulée de l'intérieur comme de l'extérieur. Je me suis dis, tiens, profites-en donc pour pousser ta réflexion, transpose donc ça dans ta pratique artistique. Pratique qui était déjà portée par la surinformation et le corps bougé, mu par un invisible. Bon, pratique encore embryonnaire, encore un peu gênée, mais sur le chemin.

Fak! La madame a pris tout son courage pour écrire à une vingtaine d'artistes de différents milieux: "heille, je te connais bien, tu me connais un peu, beaucoup ou pas pantoute, mais moi, j'aime ton travail, pis j'aimerais ça travailler avec toi. Pas envie d'attendre que tu m'appelles, j'ai envie qu'on crie tous par une même bouche!"

Au pire, personne aurait répondu, au mieux, j'avais 10 oui, 8 non, 2 abstentions!Et le mieux est arrivé et me vlà dans de beaux chaudrons! Donc. J'ai décidé de travailler individuellement avec chacun de ces artistes que j'appelle mes tortionnaires pour qu'ils me manipulent dans un solo de 8 minutes chacun. Le tout basé sur un livre: "J'arrive" de Guillaume Van Roberge paru aux Éditions Rodrigol en 2005.

Pourquoi ce recueil? Parce qu'il est noir et plein d'humour, oui, mais surtout parce que le Je narrateur de tous les récits est si misérable qu'il n'existe qu'aux yeux de bourreaux.
La relation victime/bourreau est devenue centrale à tout le projet avec la solitude en trame de fond et de forme.

"Chuis heureuse" est donc le premier de la série de 10 qui sera présentée au Théâtre Aux Écuries en première partie de la programmation 2012-2013, en plus de sa rétrospective.

"Chuis heureuse" dure 30 minutes parce qu'à l'époque où nous l'avons monté, nous ne savions pas s'il y aurait preneur pour l'ensemble du projet, ni s'il y aurait l'argent (qu'il n'y a pas encore d'ailleurs!)

Je dis "nous", c'est Peter James et moi. Mon premier tortionnaire. Mon premier botteur de cul! Celui qui ne m'a pas laisser procrastiner, me cacher, m'encrasser.  Le temps est à l'action!

Un grand merci à Philippe Ducros pour m'avoir offert de choisir un de ses textes, faute de temps pour se prêter à l'exercice de manipulateur de ma personne. Je vous l'offre ici transcrit dans sa version originale et sa traduction française. Pour moi, il reflète exactement l'horrible réalité face à laquelle je me sens complètement impuissante et pourtant coupable. I am you

En espérant que vous aurez envie de venir voir les suites...
Merci d'être là,
Catherine